Respect des recommandations de prescription des examens biologiques et évaluation de leur impact sur le temps de passage aux urgences

Relevance of the Emergency Department's Diagnostic Tests according to the Guidelines and Impact on the Emergency Length of Stay

¹ Service d'accueil des urgences–Samu 86, centre 15, centre hospitalier universitaire de Poitiers, 2, rue de la Milétrie, F-86000 Poitiers, France
² Faculté de médecine–pharmacie, université de Poitiers, F-86000 Poitiers, France
³ Service de biochimie, centre hospitalier universitaire de Poitiers, F-86000 Poitiers, France

^* e-mail : nicolas.marjanovic@chu-poitiers.fr

Reçu : 4 Octobre 2016
Accepté : 21 Décembre 2016

Résumé

Objectifs : L'examen clinique peut être complété par la réalisation d'examens biologiques. Aux urgences, l'accès simplifié aux examens biologiques aboutit à des prescriptions ne respectant pas les recommandations. L'objectif de notre travail a été d'évaluer la pertinence de la prescription des examens biologiques aux urgences en fonction de la situation clinique rencontrée. L'objectif secondaire a été d'évaluer leur impact sur le temps de passage.

Matériel et méthodes : Étude observationnelle, rétrospective et monocentrique sur l'analyse de dossiers informatisés sur une période de quatre mois, et concernant les patients de plus de 18 ans orientés vers leur domicile après passage aux urgences pour les motifs d'admission suivants : crise d'asthme simple, colique néphrétique simple, cystite aiguë, pyélonéphrite aiguë simple, intoxication médicamenteuse volontaire aux benzodiazépines, ivresse, pneumopathie (Fine = 1), syncope réflexe, traumatisme crânien léger, premier épisode de crise convulsive.

Résultats : Au total, 409 patients ont été inclus dans l'étude. Parmi eux, 43 % ont bénéficié d'examens complémentaires biologiques adaptés à la situation clinique (de 0 % en cas de colique néphrétique à 89 % en cas de traumatisme crânien léger). Les praticiens de plus de cinq ans d'expérience ont moins respecté les recommandations de prise en charge (p = 0,02). La numération formule sanguine et la protéine C réactive ont été les examens non conformes les plus prescrits. Le temps de passage aux urgences était plus court en cas de prescription appropriée (30 [6–130] vs 170 [68–245] minutes ; p < 0,001).

Conclusion : Beaucoup d'examens biologiques prescrits n'étaient pas recommandés pour la prise en charge des situations cliniques rencontrées. La conséquence principale était une augmentation du temps de passage.

Abstract

Background : Clinical examination may need to be completed by biological tests. In the Emergency Department (ED), a simplified access to laboratory tests results in an uncorrelated prescription with guidelines. The aim of our study was to assess the relevance of laboratory tests according to the clinical situation. The secondary objective was to assess their impact on the ED length of time.

Material and methods : Observational, retrospective, single-center study, based on the analysis of computer records, of over 18 years old external patients for one of the following diagnoses: asthma exacerbation, renal colic, acute cystitis, pyelonephritis, suicide attempts by self-poisoning with benzodiazepines, drunkenness, pneumonia (Fine 1), reflex syncope, minor head injury, first convulsive seizure, over a 4-month period.

Results : A total of 409 patients were enrolled. Among them, 43% of patients had laboratory test prescriptions adapted to their clinical situation (from 0% in case of renal colic to 89% in case of mild head trauma). Practitioners with more than 5 years of experience respected guidelines less than others (p = 0.02). The complete blood count, plasma electrolytes, and C-reactive protein level determinations were the most frequently prescribed tests. The ED length of stay was significantly shorter if prescription was appropriate to clinical situation (30 [6–130] vs. 170 [68–245] minutes; p < 0.001).

Conclusion : A large number of laboratory tests were not recommended for the management of clinical situations encountered. The main impact was an increased ED length of stay.