Influence du dosage systématique par biologie délocalisée du lactate sur le temps de passage des patients admis en salle d’accueil des urgences vitales
Impact of a Systematic Point of Care Testing Lactate Measurement on Reducing Resuscitation Room Length of Stay
1
Service d’accueil des urgences, CHU Tenon, Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), 55, rue Pelleport, F-75020 Paris, France
2
Service d’accueil des urgences, CHU Saint-Antoine, AP–HP, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine, F-75012 Paris, France
3
Sorbonne-Université, Faculté de Médecine, DHU FAST (Fight Against STress), F-75013 Paris
4
Biochimie et hormonologie, CHU Tenon, Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), 55, rue Pelleport, F-75020 Paris, France
5
Sorbonne-Université, Faculté de Médecine, GRC BIOSFAST, F-75013 Paris
* e-mail : patrick.ray@aphp.fr
Reçu :
21
Septembre
2017
Accepté :
15
Mars
2018
Objectif : L’objectif de notre étude était d’évaluer l’impact d’un dosage systématique par biologie délocalisée du lactate (DDL) sur le temps de passage en salle d’accueil des urgences vitales (SAUV).
Méthode : Il s’agit d’une étude prospective bicentrique de type avant/après réalisée dans deux services d’urgences universitaires. Deux phases ont été comparées. Lors de la première phase (septembre à décembre 2014), tous les patients d’âge supérieur ou égal à 18 ans orientés dès l’arrivée par l’infirmière organisatrice de l’accueil (IOA) en SAUV ont été inclus et ont bénéficié d’un DDL systématique. Pendant la seconde (mars à avril 2015) phase, pour les patients d’âge supérieur ou égal à 18 ans orientés dès l’arrivée par l’IOA en SAUV, le dosage du lactate a été laissé à l’appréciation du senior responsable et réalisé au laboratoire central.
Résultats : Les données sont exprimées en moyenne ± ET médiane [interquartile]. Huit cent trente-trois patients ont été inclus dont 397 dans la phase 1 et 436 dans la phase 2 (âge moyen de 63 ± 23 vs 59 ± 24 ans, p = 0,03), dont 16%ont été transférés en réanimation. Dans la phase 1 (avec DDL), la valeur moyenne du lactate (n = 397) était de 2,0 ± 1,9 mmol/l et dans la phase 2 (n = 70/436) de 2,2 ± 1,9 mmol/l (p = 0,55). La durée médiane de passage en SAUV n’était pas significativement diminuée avec DDL (165 [95–265] vs 170 [100–260] minutes, p = 0,76).
Conclusion : Notre étude n’a pas pu démontrer que l’introduction d’un DDL systématique réduit le temps de passage des patients admis en SAUV.
Abstract
Background: In the emergency departments (ED), lactate is a potential diagnostic and prognostic biomarker. The goal of our study was to evaluate the usefulness of a systematic lactate measurement with a point of care testing (POCT) to reduce resuscitation room length of stay.
Methods: This is a prospective two-centric study in ED. Patients were enrolled into two phases. During the first (September to December 2014) phase, lactate measurement was systematically realized with POCT in all patients aged above 18 years, transferred into the resuscitation room by the triage nurse and during the second (March to April 2015) phase, the lactate order was decided by the clinician in charge and the lactate was measured in the central lab.
Results: Data are presented with mean ± SD and median [interquartile]. 833 patients were included, 397 during the phase 1 and 436 during the phase 2 (mean age 63 ± 23 vs. 59 ± 24 years, P = 0.03). In phase 1 (with POCT) [N = 397], the lactate mean value was 2.0 ± 1.9 mmol/l and in phase 2 (N = 70/436), the lactate mean value was 2.2 ± 1.9 mmol/l (P = 0.55). The length of stay in the resuscitation room was not decreased with POCT (165 [95–265] vs. 170 [100–260] min respectively, P = 0.76).
Conclusion: Our study failed to demonstrate that the use of lactate POCT reduced the length of stay, for patients admitted into the resuscitation room.
Mots clés : Lactate / Salle d’accueil des urgences vitales / Biologie délocalisée / Temps de passage / Pronostic
Key words: Lactate / Resuscitation room / Point of care testing / Length of stay / Outcome
© SFMU et Lavoisier SAS 2018