Évaluation des prises de décisions de limitations et d’arrêt des thérapeutiques chez les patients décédés aux urgences
Assessment of Withholding and Withdrawing Life-Sustaining Treatments of Deceased Patients in an Emergency Department
1
Service des urgences, hôpital Cochin, Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), hôpitaux universitaires Paris-Centre, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, F-75014
Paris, France
2
UMR Inserm 970, université Paris-Descartes, F-75006
Paris, France
* e-mail : pvaittinada@gmail.com
Reçu :
26
Février
2018
Accepté :
5
Juillet
2018
Introduction : Les décisions de limitation et arrêt des thérapeutiques (LAT) sont encadrées par la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie. Au lendemain de sa révision, le 2 février 2016, cette situation reste toujours aussi complexe aux urgences. Notre travail avait pour but d’évaluer la prise de décision des limitations de soins aux urgences.
Matériel et méthode : Il s’agissait d’une étude rétrospective, observationnelle, monocentrique. Le recueil des données a été fait par une relecture des dossiers concernant les patients décédés entre le 1er janvier 2014 et le 5 mai 2015. L’objectif de notre travail était de décrire les modalités de prise de décision de limitations de soins, ainsi que leur adéquation avec la loi.
Résultats : Nous avions inclus 91 dossiers de patients décédés. Parmi les 58 dossiers (64%) où l’autonomie était retrouvée, elle était très limitée chez 50 patients (Knaus C + D), soit 86%. La décision était inscrite dans 74 dossiers (81%), mais détaillée dans 40 seulement (44%). Soixante-quinze fois (83%), la famille a été informée. Dans 70 (80%) des 87 situations où les intervenants étaient identifiés, la procédure collégiale était respectée. Une thérapeutique palliative a été initiée chez 67 des défunts (74%).
Conclusion : Les décisions de LAT sont encore perfectibles aux urgences pour être en adéquation avec la loi. Des améliorations sont possibles en intégrant des programmes de formations du personnel et des protocoles éthiques d’aide à la décision.
Abstract
Aim: Withholding life-sustaining treatment (WHLST) and withdrawing life-sustaining treatment (WDLST) decisions are ruled by the act of 22 April 2005 on patients’ rights and the end-of-life. After its revision on February 2, 2016, this situation remains complex in the emergency department (ED). The aim of our study is to assess WHLST or WDLST decision at ED.
Procedure: This was a single-center, retrospective, observational study. The data collection was done by chart review of deceased patients between January 1, 2014 and May 5, 2015. The objective of our work was to describe WHLST or WDLST decisions and their adequacy with the law.
Results: We had collected 91 deceased patients’ records. Of the 58 cases (64%) where autonomy was found, it was very limited in 50 patients (Knaus C + D) or 86%. The decision was registered in 74 files (81%) but detailed only in 40 (44%). Seventy-five times (83%) the family was informed. In 70 (80%) of the 87 situations where the participants were identified, the collegiate procedure was respected. Palliative therapy was initiated in 67 patients (74%).
Conclusion: WHLST or WDLST decisions are still perfectible at ED to be in adequacy with the law. Improvements are possible by integrating staff training programs and protocols of ethical decision support.
Mots clés : Limitation et arrêt des thérapeutiques / Fin de vie / Soins palliatifs / Urgences
Key words: Withholding and withdrawing life-sustaining treatments / End-of-life / Palliative care / Emergency room
© SFMU et Lavoisier SAS 2018