Caractéristiques de la première promotion nationale d’internes du nouveau diplôme d’études spécialisées de médecine d’urgence
Features of the First French Residents National Promotion of Emergency Medicine
1
Samu de Paris, hôpital Necker-Enfants-Malades, Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), F-75015 Paris, France
2
Service des urgences, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), 47-83 boulevard de l’Hôpital F-75651 Paris cedex 13, France
3
Faculté de médecine, Sorbonne Universités, GRC-14 BIOSFAST, F-75013 Paris, France
4
Faculté de médecine, Sorbonne Universités, F-75013 Paris, France
5
Université Paris Descartes, Inserm, U1153, F-75006 Paris, France
6
Service des urgences, hôpital Saint-Antoine, Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), F-75012 Paris, France
7
Centre d’épidémiologie clinique, hôpital Hôtel-Dieu, Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), F-75004 Paris, France
* e-mail : marie.baron@aphp.fr
Reçu :
23
Juillet
2018
Accepté :
10
Septembre
2018
Introduction : Depuis novembre 2017, la médecine d’urgence est filiarisée en France. Le profil des internes ayant choisi cette spécialité à l’issue de l’examen classant national, inconnu actuellement, différerait de celui de leurs aînés du diplôme d’études spécialisées complémentaire. Nous avons voulu connaître les caractéristiques des étudiants inscrits en phase socle du nouveau diplôme d’études spécialisées de médecine d’urgence, les motivations de leur choix et leur vision de leur futur exercice.
Méthode : Nous avons mené une étude épidémiologique transversale déclarative à partir d’un questionnaire anonyme envoyé par courriel à tous les internes de phase socle du diplôme de médecine d’urgence affectés en 2017 dans les 28 subdivisions françaises.
Résultats : Trois cent soixante-dix-sept internes ont répondu, dont 51 % de femmes, et l’âge moyen était de 26 ans. Quatrevingt- six pour cent avaient réalisé un stage aux urgences et 44 % un stage ou des gardes en service d’aide médicale urgente. La médecine d’urgence était un premier choix chez 81 % des étudiants et un choix par défaut chez 18 %. Leurs principales motivations étaient la transversalité de la spécialité, les gestes techniques, le contexte aigu, le travail en équipe et les lieux d’exercice variés. La majorité souhaitait exercer à l’hôpital public. Quatre-vingt-douze pour cent envisageaient un exercice partagé entre urgences et service d’aide médicale urgente. Leurs principales craintes concernaient l’absence de réorientation possible et l’épuisement.
Discussion : La très grande majorité des internes du diplôme d’études spécialisées de médecine d’urgence sont venus vers la spécialité par choix. Malgré leur jeune expérience, ils ont des idées bien précises du type de pratique qu’ils souhaiteraient. L’exercice exclusif, qu’il soit aux urgences ou en service mobile d’urgence et de réanimation, ne semble plus être le modèle idéal pour ces jeunes professionnels qui plébiscitent l’exercice partagé.
Abstract
Background: In November 2017 emergency medicine became a full speciality in France. The profile of the residents who choose this specialty for the first time could differ from the profile of their predecessor who chose the sub-speciality. We therefore wanted to know the characteristics of the students enrolled in the first phase of this new diploma, their motivations and vision of their future exercise.
Method: We conducted a cross-sectional epidemiological study based on an anonymous survey sent by email to all residents of the emergency medicine diploma.
Results: Three hundred (and) seventy-seven students answered our questionnaire, 51% were women and the average age was 26 years. Eighty-six per cent declared a rotation in anemergency department and 44% a rotation or shifts in an emergency mobile unit during their studies. For 81% of the resident, emergency medicine was their first choice. Their main motivations were the fact that emergency medicine is a transversal specialty, with technical acts, in an acute setting, with important teamwork and large variety of working place. The majority wanted to practice in a public hospital. And for 92% the practice should be shared between emergency room and pre-hospital mobile unit. Their main concerns were the lack of possible reconversion and exhaustion.
Discussion: The vast majority of emergency medicine residents voluntarily chose the specialty. Most declared that they would prefer to have a mixed practice (pre and in hospital emergency medicine).
Mots clés : Médecine d’urgence / Choix de spécialité / Internat / Motivation
Key words: Emergency medicine / Carreer choice / Medical internship / Motivation
© SFMU et Lavoisier SAS 2018