Ecstasy : la deuxième vague…
Ecstasy: the Second Wave…
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Samu 93-UF Recherche-Enseignement-Qualité, université Paris-XIII, Sorbonne Paris-Cité, Inserm U942, hôpital Avicenne, Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), 125, rue de Stalingrad, F-93009 Bobigny, France
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Service des urgences, hôpital Ambroise-Paré (AP-HP), Inserm U1144, université de Paris, 9, avenue Charles-de-Gaulle, F-92100 Boulogne-Billancourt, France
* e-mail : frederic.lapostolle@aphp.fr
Reçu :
8
Septembre
2020
Accepté :
9
Mars
2021
La molécule de MDMA (3,4-méthylènedioxyméthamphétamine ou ecstasy) a plus de 100 ans. Sa consommation a explosé dans les années 1990, essentiellement dans un cadre « festif » ou « récréatif ». Elle a ensuite considérablement diminué au début des années 2000 et connaît actuellement un regain d’intérêt certain. Sa consommation a volontiers été considérée comme anodine avant qu’il n’apparaisse clairement qu’elle pouvait provoquer des décès, en l’absence même de « surdose ». Les mécanismes de toxicité sont multiples, complexes et imparfaitement élucidés. L’interaction avec les principaux neuromédiateurs est certaine. L’ecstasy est classée dans les produits empathogènes. Sa consommation vise à favoriser les relations sociales. De nombreux effets secondaires sont possibles. Les conditions de consommation, en ambiance confinée, avec une activité physique soutenue et prolongée favorisent la survenue des effets secondaires. Les effets secondaires bénins sont tolérés et considérés comme étant le « prix à payer » dans la recherche des effets psychogènes. En raison de son tropisme, les principales complications de la consommation d’ecstasy sont psychiatriques et neurologiques, mais aussi cardiovasculaires, respiratoires et métaboliques. Cependant, les formes graves de l’intoxication sont marquées par un tableau d’hyperthermie maligne responsable de complications multiples et pouvant conduire au décès. Tous les auteurs insistent sur la possibilité de complications, de formes graves, voire de décès après la consommation d’une dose unique de MDMA. Il n’y a pas de traitement spécifique. Le traitement symptomatique est au premier plan. Hydratation et sédation sont les clés de ce traitement.
Abstract
The MDMA molecule (3,4-methylenedioxymethamphetamine or ecstasy) is over 100 years old. Its consumption exploded in the 90s, mainly in a “festive” or “recreational” setting. It declined in the early 2000s and is currently experiencing a surge of interest. Its use was readily viewed as innocuous before it became clear that it could cause death, even in the absence of an “overdose”. Mechanisms of toxicity are multiple, complex and imperfectly understood. The interaction with the main neurotransmitters is certain. Ecstasy is classified as an empathogenic product. Its consumption aims to promote social relations. Many adverse effects are possible. The conditions of consumption, in a confined environment, with sustained and prolonged physical activity, favor the occurrence of adverse effects. Mild adverse effects are tolerated considered as the “price to pay” in researching psychogenic effects. Due to its tropism, the main complications reported from ecstasy use are psychiatric and neurological, but also cardiovascular, respiratory and metabolic. However, severe forms of intoxication are marked by a pattern of malignant hyperthermia responsible for multiple complications and which can lead to death. All the authors stress the risk of complications, severe injuries or even death after consuming a single dose of MDMA. There is no specific treatment. Symptomatic treatment is in the foreground. Hydration and sedation is the first line of the therapy.
Mots clés : Ecstasy / Intoxication / Hyperthermie / Syndrome sérotoninergique
Key words: Ecstasy / Poisoning / Hyperthermia / Serotoninergic Syndrome
© SFMU et Lavoisier SAS 2021